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2019 – Créateurs – huiles & bitume sur toile

 

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 Pourquoi ces portraits ?

Parce-que l’Art virtuel est en marche, et que je m’interroge sur le devenir des créateurs qui travaillent dans la solitude et le silence de leur atelier :
voici quelques portraits de créateurs que j’ai eu envie de peindre dans la lumière.

Les spéculateurs, ceux-là même qui, aujourd’hui contrôlent les productions artistiques revendiquent que demain, l’Art sera virtuel. Il sera visuel, immatériel et aseptisé.

N’allons-nous pas éprouver une frustration indéfinissable si nous ne pouvons plus caresser, façonner la matière, manipuler les matériaux et si nous ne pouvons plus sentir les odeurs.
Dans le processus de création d’une oeuvre, on construit, on capture des forces et dans l’immédiateté : on sent vibrer notre âme.
Aurons-nous encore peur de ne pas réussir ? Aurons-nous le même enthousiasme à faire ? Serons-nous encore libre de décider ?

S’ils veulent exister et vivre de leur Art, les créateurs besogneux, déjà confrontés à l’élitisme et au mépris d’individus peu scrupuleux, devront troquer leur matériel contre une machine. Une oeuvre produite par l’informatique nous fera t-elle ressentir les mêmes émotions qu’une oeuvre travaillée, par le génie de la main qui sollicite l’intelligence?
Que deviendront tous ces créateurs inventifs, qui transforment la matière et qui n’auront pas envie de suivre ce mouvement?
Ils sont talentueux et rencontrent de grandes difficultés à vivre de leur Art, parce-qu’ils doivent payer des emplacements à des prix très élevés, pour exposer dans les marchés d’Art, parce-qu’ils ne perçoivent un revenu que s’ils vendent leurs créations, et parce-qu’ils doivent se soumettre aux exigences d’un monde de l’Art spéculatif.
Après le pressurage d’une société de consommation qui nous manipule, nous dévore et qui détruit la nature, voici le temps de l’automatisation de l’Art.
Combien serons-nous à désobéir et à nous rebeller?

N’y a t-il pas un danger à ne découvrir que des images sur images ?
Ferons-nous encore l’effort d’ Imaginer ?
Ne risque t-on pas de devenir aussi des automates bombardés par des ondes et, enfermés dans une image virtuelle ? Comment pourrons-nous différencier une réalité virtuelle du réel ? Je crois que l’Informatique est utile lorsqu’il nous permet de communiquer, d’améliorer nos concepts, lorsqu’elle nous aide à concrétiser nos créations, mais elle peut être destructrice, si ces productions deviennent pré-fabriquées, formatées et manipulatrices.
C’est la machine qui oeuvre par des logiciels performants, nous rendant physiquement inactifs.

Y aura t-il encore des étourderies, des maladresses et des accidents, qui sont parfois à l’origine de chefs d’oeuvres ?
Quelle place laissera t-on à la spontanéité, à l’inattendu et à l’irrégularité ?
Que sera l’esthétique, la recherche de l’harmonie et le libre arbitre ?
Que deviendra la passion de l’Artiste enfermé dans un espace, face à son écran ?
Que deviendra la science intimement liée à l’Art ?

Ne va t-on pas, un peu plus, s’emprisonner dans l’individualisme, oublier de découvrir le monde, ignorer la nature et se perdre dans l’irréalité?

Josse SAYA – mai 2019

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